L’heure de l’embarquement a sonné. Direction le port d’Ushuaïa avec tout mon barda. C’est une nouvelle aventure qui commence dans mon tour du monde. Une croisière en Antarctique! Une aventure dans l’aventure, quelque-chose d’à part. Arrivée à Ushuaïa il y a déjà quelques jours, je pensais avoir atteint le « bout du monde ». Mais si Ushuaïa c’est le bout du monde, qu’y a-t-il donc après le bout du monde ? Un autre monde ?

Premiers pas à bord de l’Antarctic Dream. Coursives en bois, moquette bleue foncée, un équipage aux petits soins pour porter votre sac… C’est un bateau super chicos en fait. J’avais bien vu sur la brochure qu’il avait de la gueule, mais là, c’est plus que ce que je pensais. Installation dans ma cabine, et en plus, pas besoin de la partager avec un(e) inconnu(e)… Le bateau n’est pas complet et j’ai donc la chance d’avoir toute la place pour moi toute seule. Pas la peine de déballer toutes mes affaires, je prends en vitesse mon appareil photo et pars à la découverte de ma nouvelle maison pour les dix prochains jours.

Je croise au passage mes premiers compagnons de traversée. Surtout des couples plutôt âgés… Bon, ça je m’y attendais un peu… C’est sûr que ce genre de croisière ce n’est pas tellement le genre « backpacker » (routard en anglais, littéralement: porteur de sac-à-dos). J’espère qu’il y aura tout de même quelques jeunes comme moi, suffisamment tentés par l’aventure pour se délester de 4.000 dollars (le prix last minute que j’ai payé… sinon c’est entre 8.000 et 10.000 dollars pour ceux qui réservent à l’avance). Salon-bibliothèque, salle à manger encore toute guirlandée pour Noël, cabine de pilotage, le tour du propriétaire est plutôt vite fait. Pour l’extérieur du bateau, ce sera plus tard car il pleut des cordes.

Histoire de patienter jusqu’au grand départ, j’atterris au bar où je fais la connaissance d’Hugo, le barman, en train de préparer le cocktail de bienvenue pour les passagers. Pas de chance, me dit-il, pour cette traversée, la moyenne des passagers est vraiment âgée… Alors que pour la précédente, c’était moitié-moitié, avec plein de jeunes qui ont fait la fête tous les soirs… Au moins j’ai le droit à une petite pina-colada pour me consoler.

Antarctique 1965
Largage des amarres, briefing d’accueil pour l’ensemble des passagers, cocktail, répétition générale d’évacuation du navire… Finalement, il y a quand même quelques jeunes. Mark, Gallois, Matthew, Australien, Ania, Allemande,  Andrew, Anglais, et Leon, des îles Samoa. Mais sinon la plupart, ce sont des couples d’Américains ou d’Anglais, 50-60 ans.

Une croisière en Antarctique

Le grand soleil est revenu sur le pont à l’heure où le bateau s’éloigne des rives d’Ushuaïa. Encerclée par les montagnes la ville du « bout du monde » resplendit vue de l’Antarctic
Dream.
Antarctique 1954
19h30 et c’est déjà l’heure du dîner. Amuses-bouches raffinés, brochette de boeuf et ses petits légumes, pâtisserie maison… C’est la première fois que je mange aussi bien depuis mon départ de France, il y a un mois et demi. Un peu trop bien d’ailleurs. A vrai dire, je me sens un peu « lost in translation » sur ce bateau. Mais qu’est-ce je fous sur cette croisière de luxe, avec ma laine polaire et mes chaussettes pas très propres au milieu de toutes ces Américaines aux ongles soigneusement manucurés et cheveux bien brushés ? Le vin (servi à volonté…) a beau être délicieux, je pense avec nostalgie aux apéros et soirées arrosées au vin Tetra Pack sur le ferry que j’ai pris en Patagonie chilienne. Luxe et convivialité vont rarement de paire en voyage et j’en fait l’amère expérience… A table la conversation dérive sur la politique et ça me gonfle. « Mais, d’ailleurs en tant que Française, que pensez-vous de la politique de M. Sarkozy ?» me demande bien sérieusement le politologue-rasoir-américain de service… Pfff… Alors là, à près de 15.000 km de notre belle France, j’ai tout sauf envie de devoir parler de notre cher Sarko, auquel je dois bien l’avouer, je n’ai pas beaucoup pensé depuis mon départ…

23 heures à peine et tout le monde est déjà couché… Enfin presque. Heureusement, il y a Mark et Leon pour me tenir compagnie au bar où Hugo (le barman) nous prépare une bonne pina-colada… Dehors, il fait à peine nuit… Spectacle magique de découvrir des jours sans cesse plus longs au fur et à mesure de la descente vers le Sud. Trêve de jérémiades et haut les cœurs!! Je suis en route pour l’Antarctique!!

En route pour l'Antarctique: traversée du passage de Drake
Destination Antarctique

6 commentaires pour “Lost in translation sur la route de l’Antarctique”


  1. la suite, la suite, la suite!!! Une introduction histoire de mettre en place le suspense.
    Bon quand même, luxe et convivialité peuvent peut-être quand même aller de paire (genre festival de Cannes) et en voyage peut-être moins mais je pense que c’est possible, j’en ai fait l’expérience sur le bateau Costa; et sinon il reste aussi le personnel avec qui sympathiser!


    • Sarah

      Répondre

      t’inquiètes, tu vas voir, finalement, la convivialité, je l’ai trouvé après… ça c’était juste mon impression du début… et effectivement y a le staff avec qui sympathiser!!!


  2. Et puis quant aux vieux ringards qui te demandent de parler de la politique de Sarkozy, tu n’as qu’à leur parler de notre super garden party du 14 juillet à l’Elysée, et c’est un bon prétexte pour faire de la pub pour ton blog! Et même s’ils ne comprennent pas le Français, ils peuvent toujours aller voir les albums photos!


  3. Bonjour,

    bienvenue dans la communauté images du monde.
    Vous avez fait un superbe voyage.
    J’ai moi même pas mal voyager vous pouvez faire un petit tour sur mon blog : http://images-du-monde.over-blog.com/
    Avec ma femme nous avons fait une partie de notre voyage de noce à bord de l’Antartic Dream en juin 2009 dans l’Arctic autour de Spitzberg.

    Amicalement.
    Patrick.



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