A mi-chemin du carnaval, je quitte l’appartement de mon couchsurfer Brésilien David pour celui d’un nouvel hôte, Français cette fois-ci, Stéphane. Petite originalité: c’est grâce à mon blog qu’on s’est rencontrés. Blogueur-voyageur lui aussi, il est tombé sur mon site, m’a écrit un commentaire sympa… Et puis voilà, quelques échanges de mails plus tard, il m’a proposé de m’héberger chez lui pendant le carnaval!! Petite aparté: amis lecteurs, si vous vivez quelque part entre l’Afrique du Sud, la Russie, l’Inde ou le Japon et que vous êtes prêts à m’héberger sur mon parcours, faites-le moi savoir… Ou même si c’est juste pour boire un verre ou se faire une bonne bouffe, ce sera avec plaisir… Fin de l’aparté.

Après le populaire quartier de Flamengo, je découvre le très chic Barra, un peu excentré à l’Est du centre-ville, mais avec une plage magnifique. Le carnaval bat toujours son plein, et avec Stéphane, on enchaîne les blocos en bordure de mer à Ipanema ou à Leblon, les deux plus belles plages de Rio. Soirées arrosées ensuite à Lapa. Coucher aux premières lueurs du jour. Rythme toujours épuisant. Déguisements toujours excellents et originaux. Quelques exemples qui m’ont particulièrement fait rigoler. Le costume « je sors de la douche »: un mec avec juste une serviette de toilette autour de la taille et un bonnet de douche sur la tête… Et dans la même série, le costume « je prends ma douche »: un mec qui se trimbalait avec carrément une cabine de douche avec rideau autour de lui (pas super pratique tout de même comme déguisement….).

Dimanche 21 février. Officiellement, le carnaval est terminé… Mais bon, c’est jamais fini le carnaval à Rio… Et ce matin-là, dernier gros bloco organisé dans le centre-ville. Très matinal lui aussi: début annoncé à 8h du matin… Dur dur, surtout pour un dimanche matin. Mais avec Stéphane, on est super motivés. On rentre pas trop tard samedi soir, histoire d’être capable de se lever à 6h30… Dring dring… Oulala, le réveil est difficile tout de même… Un bon petit dej et nous voilà en route… Arrivés sur les lieux à 8h, mais c’est étrange, y a quasiment personne… Les musiciens du Mono-bloco (le nom du groupe qui organise le défilé) préparent leurs instruments. Bizarre, bizarre… On n’aura la réponse qu’un peu plus tard dans la matinée, en se demandant pourquoi toutes les horloges publiques affichent une heure de moins que nos montres… Le Brésil a changé d’heure pendant la nuit!! Et quand on est arrivé à 8h, il était en fait 7h du mat!! Putain, et dire qu’on aurait pu dormir une heure de plus…

Mais bon, les gens ont fini par arriver…. Et quand je dis les gens, c’est 500.000 personnes!! (lu dans la presse le lendemain). On avance comme on peut derrière le char de Mono-bloco, mais il y a un monde incroyable. On est tous serrés épaules contre épaules… Pas le moindre centimètre pour respirer un peu d’air frais… Mais on sent tout de même que c’est la fin du carnaval… Pas beaucoup de gens déguisés, mise à part un sympathique Batman, quelques lapins rigolos ou de très charmants Indiens…

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La foule est tellement compacte qu’il y a parfois de violentes bousculades. Tous les deux en tongs avec Stéphane (une très mauvaise idée dans ce genre de bousculades), on doit lutter pour les garder à nos pieds. Et surtout éviter à tout prix de tomber au milieu de cette foule en furie. La deuxième bousculade me fait d’ailleurs particulièrement flipper. Impossible de contrôler quoique ce soit… Tout le monde pousse dans tous les sens, et c’est vraiment la lutte pour ne pas tomber et se faire piétiner au milieu de ce cauchemar… Avec Stéphane on rend les armes et on se retranche sur le côté, un peu échaudés par tout ça…

Mais c’est d’ailleurs l’heure de la fin du bloco. La fin du défilé laisse la place à la chasse aux beijos… Je vous ai déjà parlé de cette « coutume brésilienne », avec les mecs qui cherchent à embrasser les filles dans la rue (cf rencontre avec un gladiateur…). Et pour ce dernier bloco du carnaval, la chasse est féroce. Souvent en groupe de trois ou quatre, les mecs arpentent l’avenue et parfois sans le moindre ménagement, chopent les filles par le bras pour tenter de les embrasser… Avec plus ou moins de succès… Tant que je me balade avec Stéphane à mes côtés, aucune tentative de leur part… Mais dès que je me retrouve toute seule, rien à voir… Les « Gringa », « gringa », « gringa »… fusent à mon passage (putain, je pensais pas avoir l’air à ce point d’une étrangère… mais c’est surtout mon sac en bandoulière et mon méga appareil photo qui me trahissent…)… Les plus relous me tirent la langue d’une manière pas super raffinée ou m’attrapent par le bras sans ménagement. Coincée par trois d’entre eux, je trouve refuge sous le parasol d’un vendeur de cannettes et appelle Stéphane à la rescousse au téléphone « putain t’es où??? reviens!!! ». Des fois d’ailleurs, ça vire au parfait dialogue de sourds… « Embrasse-moi » « Non, j’ai pas envie » « Mais pourquoi ?» « Ben j’ai pas envie » « Mais pourquoi? » « Ben j’ai pas envie » « Mais pourquoi? » « Ben j’ai pas envie, c’est tout » (ça suffit comme explication non ??) « Mais
pourquoi??? » Rrrrrrrrrr… Bon et c’est pas avec mon portugais plus que débutant (tout le dialogue est en portugais quand même) que je peux me lancer dans des explications plus
développées… Bon et puis de toutes manières, y a pas besoin de donner 36.000 explications, non? Si on n’a pas envie, ça suffit non ??? Mais bon, je vous rassure, ils sont pas tous comme ça les Brésiliens…

Mais le pire dans tout ça, c’est que cette fois-ci, le carnaval est vraiment fini. Adieux lapins, gladiateurs ou hôtesses de l’air… Lundi 22 février, Rio reprend sa vie normale. Toute une année à attendre le prochain carnaval…
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Le string à la brésilienne sur les plages de Rio
Instantané de tour du monde: un Indien à Rio de Janeiro

5 commentaires pour “Carnaval de Rio de Janeiro: suite et fin”

  1. J’adore les déguisements peinture argentée! Et les très charmants indiens aussi! Sinon je trouve ça absolument génial de te faire héberger par un mec qui lit ton blog. Bientôt les fans de ton blog se battront pour t’héberger partout dans le monde, c’est tout ce que je te souhaite!



    • Sarah

      Répondre

      non non ça va… c’est vrai que les mouvements de foule étaient impressionnants au carnaval, mais bon, ça m’est arrivé aussi en sortant du Parc des Princes à Paris… Sinon, le seul pays où j’ai eu un peu peur, c’était en afrique du sud. là-bas, il y a vraiment une criminalité très forte et on se sent pas du tout en sécurité… ah, et puis il y a aussi quand je prends le dernier RER à chatelet les halles à paris à minuit et demi… là c’est un peu craignos aussi! pas besoin d’aller au bout du monde!



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