A vrai dire, j’avais pas du tout prévu d’aller en Uruguay. Déjà suffisamment de pays sur mon parcours, et mon objectif, c’est pas d’accumuler un maximum de tampons sur mon passeport. Mais finalement, en étudiant bien la carte de l’Amérique du Sud, c’était le
moyen le plus facile pour passer de l’Argentine au Brésil.
Trois heures de ferry au départ de Buenos Aires, et hop, me voilà à Montevideo, capitale de l’Uruguay. Juste prévu d’y passer deux jours, alors histoire de m’occuper, forcément, je jette un coup d’oeil à l’agenda des concerts. Au programme ce soir du 2 février: un certain Joaquin Sabina à l’Estadio Centenario. Euhhh… Joaquin Sabina??? Mais c’est qui ça??? Aucune idée, mais un chanteur qui donne un concert dans un stade, c’est forcément une grosse star… « Auteur-compositeur de chansons et un poète espagnol », m’apprend Wikipédia en français. Un peu maigre… Mais la version espagnole est beaucoup plus étoffée, et me rassure sur la célébrité de ma nouvelle cible. Plusieurs millions d’albums vendus en Espagne et dans le monde hispanophone… Cool… Le rock international à la U2 ou à la Coldplay, j’adore, mais c’est bien de changer un peu. Je suis en Amérique Latine tout de même, alors j’ai aussi envie de découvrir de la musique plus locale…
Alors c’est parti pour une chasse au billet gratuit pour le concert de Joaquin Sabina à l’Estadio Centenario de Montevideo. A peine plus d’une semaine après mes déboires pour le Superclasico de football à Mendoza en Argentine (où je me suis fait voler mon appareil photo par un mec qui m’a filé un faux billet, ndlr), je reste sur mes gardes. Hors de question que je prenne le risque de me faire voler mon deuxième appareil photo (un beau bridge Canon), alors tant pis, je le laisse à l’hôtel et je n’aurais pas de photo souvenir…
Arrivée devant l’Estadio Centenario un peu plus d’une heure avant le début du spectacle. Comme d’hab, je fais un petit tour de reconnaissance histoire de repérer les lieux, les différentes entrées, tester le marché auprès des revendeurs au black… Le public qui se dirige en masse vers le stade est en grande majorité féminin. Surtout des groupes de copines, venues écouter les chansons romantiques du crooner espagnol. Encore échaudée par ma mauvaise expérience à Mendoza, j’ose à peine sortir ma pancarte et aborder les gens. J’ai un peu peur de me faire mal recevoir ou qu’on se foute de ma gueule dans une langue que je maîtrise toujours très mal. Pas évident d’apprendre l’espagnol sur le tas et mon niveau reste cantonné aux conversations basiques dont j’ai besoin pour voyager: réserver une chambre d’hôtel, acheter un ticket de bus, commander un plat au resto…
Finalement, je décide de rester devant l’entrée principale et d’attendre pour voir comment ça se passe. Sait-on jamais, peut-être quelqu’un va venir m’aborder pour me proposer un billet gratuit ?? J’observe tranquillement les allées-et-venues, quand un type plutôt bien habillé, la quarantaine, qui poireaute là aussi depuis un moment, vient me parler. « Est-ce que vous cherchez un billet? » me demande-t-il. « Oui effectivement, j’en cherche un »… héhéhé… « J’en ai deux à vendre si ça vous intéresse », me dit-il. « Ah mais je ne cherche pas à acheter », je lui précise, en sortant enfin ma pancarte de mon sac (la première fois de la soirée)… Petit sourire amusé de mon interlocuteur… « Bon Ok, si j’arrive pas à les
revendre, je vous en donne une… » Cool, ça se présente bien cette histoire… D’autant plus que je me rends compte qu’il a des billets en place assise, mais pas à côté l’une de l’autre,
donc difficiles à revendre… Et banco, dix minutes plus tard il lâche l’affaire et me tend mon billet!! Bon par contre, c’est toute seule que je rentre dans l’Estadio, car lui, il a une place
VIP tout devant.
Juste le temps de m’installer et Joaquin Sabina fait son entrée sous les vivas d’un stade aux trois-quarts féminin. Une voix rauque typiquement latino, un look à mi-chemin entre Renaud et Michel Sardou, des chansons mélodiques reprises en chœur par un public conquis… « Allons enfants de la patrie… »??? Tiens, ça je reconnais… C’est juste dans le refrain d’une chanson (Viudita de clicquot, ndlr), mais sinon, tout le reste est en espagnol, et je comprends pas un mot… Mais bon, je tends les bras de bonne grâce, au rythme de mes voisines de gradin très enthousiastes. C’est un peu dommage d’assister à un concert d’un chanteur dont on ne connaît pas du tout le répertoire, mais je suis contente de découvrir quelque-chose de nouveau. C’est ça aussi voyager: s’intéresser à la culture musicale des pays traversés. Et grâce à la gentillesse d’une de mes voisines de stade, j’ai tout de même une photo souvenir, avec ma petite pancarte dans l’Estadio Centenario de Montevideo. Défi rempli du « free tickets world tour » pour l’Uruguay!!
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