Coldplay et The Killers en concert ensemble ? À Londres ? Au Shepherd’s Bush Empire (équivalent de l’Olympia…) ? Le 18 février ?… Coldplay and The Killers: les deux groupes que j’écoute en boucle sur mon i-pod !! Vraiment, je ne pouvais pas louper cette occasion inespérée. Challenge pourtant difficile: les billets ont été vendus sur internet par un système de loterie . Et seuls les heureux gagnants ont eu la chance de pouvoir débourser 50 pounds pour acheter leur précieux sésame. Mais peu importe, le jeu en vaut la chandelle… Allez hop, mon billet d’Eurostar, et direction London!!!

Donc le 18 février, arrivée à Londres, en début d’aprem. Préparation de LA pancarte: étape à ne pas négliger!!! Et en version anglaise ça donne « French girl gives a smile for a free ticket »… Avec une petite tête de bonhomme qui sourit, un beau soleil jaune en haut à gauche, et le drapeau britannique of course… Tout y est pour séduire le chaland!!

Le concert est annoncé à 20h00, je me pointe donc vers 19h00… Un peu en avance car cette fois-ci, je sens que ce sera duraille pour choper mon billet. Et arrivée sur les lieux, j’apprends qu’en fait ce sera pas avant 23h00… C’est la soirée des Brit Awards et Coldplay et The Killers y sont bien évidemment nominés. L’attente sera donc longue, mais ça va, il ne fait pas froid. Enfin pas trop quoi… On est quand même à Londres en plein mois de février…

« Hey, do you have one more ticket for me ? » J’aborde les gens qui poireautent devant le Shepherd’s Bush, et hop, dégainage de la pancarte magique… Je décroche des sourires amusés, c’est déjà ça…. « But I’m coming specialy from Paris! Sure you don’t have any more ticket ?? »… « What, you are coming from Paris, but you’re crazy, you will never get one ticket… » Bon, je sens que c’est pas mon soir de chance, personne n’a de billet pour moi, c’est pas la joie…

J’en profite pour tchatcher un peu avec les autres chasseurs de billets, qui essaient eux d’en acheter au marché noir… mais pour eux non plus c’est pas gagné. Les heureux gagnants de la loterie ont dû imprimer un billet électronique nominatif, et à l’entrée, ils demandent une pièce d’identité. Alors forcément, si le nom colle pas avec le billet, défense d’entrer!! Deux chasseuses de billet vont d’ailleurs en faire les frais. Elles ont déboursé chacune 80 pounds, mais une fois arrivées à la porte, impossible de rentrer: pas le bon nom !! Et là, elles n’ont plus que leurs larmes pour pleurer car bien évidemment le malhonnête vendeur a pris la poudre d’escampette avec leur argent… Au moins, les mecs du staff sont plutôt sympas… Ma pancarte les fait bien rigoler, alors à défaut de pouvoir me faire rentrer en douce -ils risqueraient de se faire virer forcément- et bien je discute avec eux pour passer le temps… Et puis je tombe sur Dan, sympathique British hyper bien sapé… Alors lui, soi-disant il a un pote qui va pouvoir le faire rentrer, sûr… « But if your friend can let you in, what about me ? Can you have one more ticket for me please ?? » « Yeah, sure… » Et le voilà en train de parlementer pendant des heures, pendu au téléphone… Mais tu parles, son pote, il ne pourra pas le faire rentrer, et moi non plus par la même occasion… Retour à la case départ…

Et là, je commence vraiment à me les cailler grave. Il est 22h30, et ça fait trois heures et demi que je poireaute comme une conne devant cette foutue salle à pas pouvoir rentrer!! Et là c’est le ballet des VIP qui commence à se mettre en branle… Comme d’hab, je reconnais personne, suis pas physionomiste du tout… Mais les flashs des photographes crépitent à la sortie des grosses berlines noires… Pfff, c’est le défilé des pétasses hyper lookées et branchées qui commence… L’impression de vraiment ressembler à rien à côté… Et qu’est-ce que tu veux que j’aille demander une place gratos à ces mecs friqués et dédaigneux… On vit pas dans le même monde, ils ne me voient même pas… Et je tente même pas le coup de leur mettre ma pancarte sous le nez… D’autant plus que la nénette de l’entrée VIP m’a un peu dans son collimateur et m’a assuré avec aplomb que je rentrerai pas…
Pfff, ça commence à sentir le roussi… 23h20, et là, j’entends le concert qui commence… De toute manière, j’y croyais plus vraiment, mais je me disais quand même, reste jusqu’au bout, il peut toujours se passer un truc à la dernière minute… Et là, c’est précisément la dernière minute… Bon, y a plus qu’un truc à tenter: aller tout simplement à l’entrée du public et demander au mec qui checke les billets si je peux rentrer gratos… J’me pointe donc à la porte. Y a le mec qui vérifie les billets et deux vigiles à ses côtés. « Hey… » Et hop, je leur montre ma belle pancarte. Leur explique que je suis venue spécialement de Paris… que ça fait plus de quatre heures que je cherche un billet… que personne a voulu m’en donner un… que je suis une grosse fan de Coldplay et des Killers… que je suis très triste de pas pouvoir rentrer… Bref, j’en fais des tonnes, allant même jusqu’à faire des grimaces de sourire derrière ma pancarte quand ils me demandent, plutôt amusés par mon petit sktech, quel type de sourire je suis prête à donner pour une place gratuite. « A very big smile, very very big… », poursuis-je en grimaçant de plus belle, le sourire jusqu’aux oreilles, proche des crampes aux zygomatiques… Et là, le type de l’entrée, alors au début je comprends pas bien ce qu’il fabrique, mais il sort un bout de papier qui était glissé derrière une affiche sur la porte. Et en fait, ce bout de papier, et bien c’est un billet!! Il déchire la contremarque et me le tend tout sourire. « This is your ticket ». « Hein??? Quoi ??? Are you sure ???” Incroyable!!! Hallucinant!!! “I can come in ? » « Yes, you can… » ALors là, j’en reviens pas. Je l’ai trouvé mon free ticket… Et le plus simplement du monde: suffisait de se pointer à la porte et de demander (bon avec un peu de talent tout de même…) de pouvoir rentrer gratos! En plus, c’est fou, y avait justement un billet qui m’attendait là… Suis pas du genre superstitieuse, mais là quand même,

c’est assez fort… Et sans demander mon reste, après avoir largement remercié mon généreux donateur tout de même, je me rue à l’intérieur au son de Somebody told me, une de mes chansons préférées des Killers! Même pas demandé d’où il le sortait ce billet… A quelqu’un qui avait tenté de frauder ? Un billet trouvé ?? Un billet qu’il avait gardé pour un pote ??? Ca restera pour moi un billet tombé de nulle part, et finalement, ça me plait bien de garder cette part de mystère…

Bon, et après, concert forcément fantastique! Une salle déchainée sur le rythme de folie des Killers… Une entracte un peu longue en attendant Coldplay… Quoique j’en profite pour faire un peu ma maligne dans la fosse avec ma pancarte et raconte ma petite histoire. Qui fait son effet d’ailleurs. « You’re so brilliant ! » Les nénetes d’à côté n’en reviennent pas… « And you came from Paris without any ticket ? » Je me fais prendre en photo… Bref, je joue un peu la star… Et enfin, Coldplay entre en scène! Ouaaaaaaaaaah, jamais vu Chris Martin d’aussi près, et concert top de chez top!!

Sans parler du rappel… Alors au début première guest star, d’ailleurs, sur le moment, je comprends pas qui c’est… Toute la salle hurle en folie, mais pas moyen de reconnaître qui c’est. Et voilà, que cet illustre inconnu se lance sur « Back for good ». Tiens, mais c’est une chanson de Take That ça non ? Et là, j’ai une sorte d’hallucination… Je crois reconnaître Robbie Williams… Ben oui, c’est le seul des Take That, enfin ex-Take That, que je connaisse… Mais c’est bizarre, j’ai quand même un vieux doute… (Je n’aurais la vérité que le lendemain en lisant les journaux: pas Robbie Williams bien entendu, mais Gary Barlow…).


Puis les Killers reviennent sur scène pour entamer un de leurs meilleurs tubes « All these things that I’ve done »… Coldplay et The killers sur la même scène, Ouahhh!!!! Et là, cris et remous dans la salle, la folie, pas loin de l’hystérie, quelqu’un d’autre vient de faire son entrée… Et moi j’en crois pas mes yeux… Mais c’est Bono!! Incroyable… Et dire que mes trois groupes préférés c’est U2, Coldplay et The Killers, et là, et bien ils sont tous les trois sur scène!!! Un grand moment de musique quoi.  « I got soul but I’m not a soldier! I got soul but I’m not a soldier ! » Toute la salle reprends le refrain chanté en coeur par Bono, Chris Martin et Brandon Flowers… Terrible. Magique. Inoubliable.

Cali à la MAC de Créteil
Keane au Zénith

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