Après la charmante ville de Poznan, nous enchainons sur Varsovie. Après les routiers qui nous ont permis d’arriver en auto-stop à Poznan, ce sont les hommes d’affaires qui prennent le relais. Deux grosses berlines climatisées, cinq minutes d’attente à chaque fois au bord de la route, et nous voilà dans la capitale polonaise. Mais après quatre jours forts sympathiques, c’est déjà l’heure de quitter la Pologne. Direction: Vilnius, la capitale de la Lituanie. Une grosse étape de 500 km.

Après la facilité de notre arrivée dans le pays grâce aux routiers, nous sommes plutôt confiantes. Un peu trop d’ailleurs. Comme d’habitude, on se lève tard, on met dix plombes à prendre nos douches et faire nos sacs… Et surtout, il faut qu’on retourne en centre-ville à la boulangerie préférée d’Emily, car celle-ci veut absolument manger une dernière fois des beignets à la confiture de rose, spécialité typiquement polonaise qu’on ne trouvera plus après… Ahlala… Ca fait trois jours qu’elle me bassine avec ces foutus beignets à la confiture de rose et qu’on doit à chaque fois faire des méga détours pour passer devant la-dite boulangerie… C’est vrai qu’il sont très bons, mais là, on a 500 bornes à faire en stop, et il est déjà une heure de l’après-midi quand on se met en route pour aller chercher les fameux beignets… Enfin arrivées devant la boulangerie, mais c’est la grosse déconfiture: les beignets à la confiture de rose sont en rupture de stock!! Quelle déception. Et nous voilà à la recherche d’une autre boulangerie pour dégoter les précieuses gourmandises… Heureusement, on en trouve facilement sur le chemin (c’est LA spécialité des boulangeries polonaises), même si forcément, ils ne sont pas aussi bons que dans la fameuse boulangerie préférée d’Emily… Et cinq beignets à la rose plus tard (quatre pour Emily et un pour moi…), on peut enfin prendre le chemin du départ.

Pologne 0833

En vidéo:

Paris U2 Moscou – Episode 5 : Escale à Varsovie

Paris U2 Moscou – Episode 5: Escale à Varsovie from Emily&Sarah Travels on Vimeo.

On sort facilement de Varsovie en prenant le bus (trop dur de sortir en auto-stop d’une grande ville, alors il vaut mieux prendre les transports en commun pour rallier la périphérie). On repère un endroit bien stratégique avec un large bas côté pour que les voitures puissent s’arrêter. Et hop, en cinq minutes (la durée moyenne d’attente en Pologne quand on fait du stop), une camionnette nous embarque, en route pour la Lituanie. Notre chauffeur est très sympathique, mais il ne parle que polonais. Et malheureusement, après une petite semaine dans le pays, notre maitrise de la langue se résume à « merci » (dziekuje), « salut » (czesc), « santé » (nass drowie), « oui » (tac) et « je ne comprends pas » (nie rozumiem)…

Un peu limité pour entretenir une vraie conversation… Mais ça n’a pas l’air de décourager notre chauffeur. Incroyable bavard, il n’arrête pas de nous parler tout en conduisant. Impossible de l’arrêter tellement il semble avoir de choses à nous raconter… Pleine de bonne volonté, Emily tente de s’improviser traductrice en franco-polonais. La carte routière sur les genoux, elle essaye de comprendre où se dirige notre chauffeur et jusqu’où il a l’intention de nous conduire. Au milieu du flot ininterrompu de toutes ses déclarations, difficile de bien tout saisir, mais on comprend l’essentiel: il va dans la direction de la Lituanie. Je suis morte de rire en entendant Emily ressortir à tout de champ les seuls trois mots de polonais qu’elle connaisse: « Tac » (oui) ou « Nie rozumiem » (je ne comprends pas)… Il nous montre ses photos sur son téléphone portable: lui en train de pêcher un gros poisson, lui avec son petit-fils… Il discute aussi pas mal avec ses collègues routiers à la Ci-bi, et au bout d’une heure de route, il nous montre du doigt le gros camion qui roule juste devant nous!! Trop bien, c’est notre prochain véhicule. Lui aussi a lancé un appel radio pour nous trouver un camion en route pour la Lituanie (cf Routiers polonais je vous aime).

Ainsi se déroulera tout notre trajet d’auto-stop Varsovie-Vilnius. Après notre première camionnette et son intarissable chauffeur, nous prendrons trois autres camions pour arriver à Vilnius. Avec à chaque fois un appel Ci-bi pour changer de véhicule. Même pas besoin de trimballer nos gros sacs d’un camion à l’autre. Nos conducteurs, tous polonais, s’en chargeront à chaque fois, nous épargnant la délicate « escalade » dans la cabine (c’est haut la cabine d’un camion…) arnachées avec nos lourds sac-à-dos.

On passe un super moment avec notre dernier chauffeur. Il adore la musique française et en profite pour nous mettre Francis Cabrel, Daniel Balavoine et même Raphaël. On fait presque tout le trajet en chantant à tue-tête sur « La cabane du pêcheur », « Mon fils ma bataille » ou « Caravane »… Trop sympa de filer en pleine nuit sur les routes lituaniennes avec notre chauffeur polonais au son de nos bonnes vielles chansons françaises. D’ailleurs, il ressemble comme deux gouttes d’eau à Francis Cabrel, et ça nous vaut de bonnes séances de rigolades dans l’habitacle.

On arrive aux abords de Vilnius à une heure du mat passées. Il faut dire qu’avec notre quête des fameux beignets à la confiture de rose de Varsovie, on a quitté la capitale polonaise vers 15 heures de l’après-midi. Un peu tard pour faire 500 bornes dans la journée. L’auto-stop a pourtant été super facile et on a attendu en tout et pour tout 5 minutes au bord la route en sortant de Varsovie. Mais on a mal anticipé que les kilomètres ici ne sont plus les mêmes qu’en Europe de l’Ouest. Pas d’autoroute, et en plus, les camions ne roulent jamais très vite.

Mais comme en Pologne, on tombe à nouveau sur des hôtes couchsurfing adorables. Justinas et Ekvile, jeune couple de Lituaniens, viennent nous chercher en voiture dans la station-service où nous a déposé notre chauffeur-routier. Il est presque deux heures du matin, mais ils nous accueillent avec grande gentillesse, sans nous tenir rigueur de cette arrivée très tardive. Notre séjour en Lituanie s’annonce lui aussi sous les meilleurs auspices. Lire la suite: séjour à Vilnius.

En vidéo:

Paris U2 Moscou – Episode 6: Vers la Lituanie

Paris U2 Moscou – Episode 6: Vers la Lituanie from Emily&Sarah Travels on Vimeo.



Vilnius: spécialités gastronomiques, pique-nique et déménagements
Best of Bières in Pologne: la Brovaria de Poznan

5 commentaires pour “En route pour la Lituanie: de la confiture de rose à Francis Cabrel”

  1. evertkhorus

    Répondre

    Ah super sympa ces appels entre routiers pour vous transvaser…
    Jattends den savoir plus sur Vilnius, je nai fait aune journee en Estonie a Tallinn!



  2. Solène

    Répondre

    Bonjour, je découvre ton blog, et quel régal ! J’ai dévoré tous tes articles sur l’Amérique du sud, ayant moi-même le projet de partir là-bas 6 mois seule l’an prochain.
    Je trouve également ce projet Paris-Moscou super. J’ai vécu 6 mois magiques en Erasmus à Varsovie l’an passé, et quelle émotion de revoir cette ville que j’aime tant en vidéo. D’ailleurs le bar où vous buvez des shots de vodka est le premier où j’ai mis les pieds lors de mon arrivée dans la ville. 🙂 Souvenirs, souvenirs..
    Un grand bravo en tout cas pour ton blog, que je vais continuer à suivre avec plaisir.


  3. Adrian

    Répondre

    Cela me rappelle aussi les bons moments lors de mon voyage au retour de mes JMJ2016 et les kilometres non-stop que nous avions avalés entre Cracovie et Autun pour un total de 30 heures de bus…Crevant mais on apprend des choses


Trackbacks/Pingbacks

  1.  Vilnius: spécialités gastronomiques et pique-nique champetre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge